20 ans de prison requis contre un père accusé d'avoir poussé sa fille du pont de Saint-Nazaire

20 ans de prison ont été requis lundi devant la cour d'assises de Loire-Atlantique à l'encontre d'un père accusé d'avoir poussé sa fille de 18 ans du haut du pont de Saint-Nazaire en juin 2022.
Dans son réquisitoire, l'avocat général a dépeint un père ne supportant plus "sa fille qui brise sa famille" et nourrissant une "obsession" pour sa "dérive". La peine prononcée à son encontre doit intégrer "la dissuasion de régler ses comptes soi-même, délibérément", a-t-il ajouté.
Son père déclare avoir tenté de la retenir alors qu'elle s'apprêtait à sauter
Le 28 juin 2022, en milieu d'après-midi, la jeune femme décède après une chute de plus de 60 mètres depuis le pont qui enjambe l'estuaire de la Loire. Son père déclare alors avoir tenté de la retenir alors qu'elle s'apprêtait à sauter, et a continué de clamer son innocence tout au long du procès. "C'était ma princesse, c'était mon cœur", a-t-il dit.
Des témoins oculaires affirment au contraire avoir vu l'accusé saisir sa fille, pour certains par la jambe, pour d'autres par le pied ou la cheville, et la projeter vers le fleuve.
La mère et la sœur de la jeune femme soutiennent l'accusé
L'avocat de la défense a pointé lors de sa plaidoirie les "incertitudes" et les "hypothèses qui se multiplient au fil du dossier", et proposé à la cour une suite d'explications qui pourraient expliquer le geste de la jeune femme. "Qu'y a-t-il de pire que de condamner un innocent ? Qu'y a-t-il de pire que de condamner au bénéfice du doute ?", a interrogé Me Franck Boezec.
Dans le box, en t-shirt blanc et blouson beige, l'accusé de 47 ans, né en Turquie, a la tête penchée vers son interprète. Le jour des faits, il était allé en voiture chercher sa fille chez son petit ami, qui exerçait selon plusieurs témoins des violences sur elle. La jeune femme souffrait par ailleurs de troubles du comportement, de "conduites toxicomaniaques inquiétantes" et d'une "tendance autodestructrice", a établi l'enquête. Elle avait par le passé fait part d'"idées suicidaires" à des proches.
Mais "les semaines précédant les faits semblaient plus favorables pour la jeune fille", a relevé l'enquête. Devant la cour d'assises, le banc des parties civiles est resté vide. La mère et la sœur de la jeune femme ont soutenu l'accusé tout au long de la procédure. Le verdict est attendu lundi après-midi.