Le directeur du Crous de Bordeaux visé par une enquête pour harcèlement et agressions sexuelles

Après le signalement à son encontre de faits de harcèlement et d'agression sexuelle, le directeur général du Crous de Bordeaux est visé par une enquête administrative, d'après une source dans l'entourage du ministre de l'Enseignement supérieur.
Une enquête administrative visant le directeur général du Crous de Bordeaux est en cours après le signalement à son encontre de faits de harcèlement et d'agression sexuelle, a-t-on appris vendredi dans l'entourage du ministre de l'Enseignement supérieur. L'enquête menée par l'Inspection générale de l'Éducation, du Sport et de la Recherche (IGÉSR) a été lancée en février "à la suite d'allégations anonymes", a-t-on précisé de même source.
Le responsable régional du Crous est toujours en poste et "à ce stade, rien ne justifie de prendre des mesures à titre conservatoire", a-t-on ajouté, l'administration attendant les conclusions de l'enquête qui doivent être rendues en juin. Contacté par l'AFP, le Crous de Bordeaux n'a pas répondu dans l'immédiat. Selon une source proche du dossier, quatre victimes différentes à Bordeaux ont signalé quatre agressions sexuelles et une "relation forcée qui a abouti sur des rapports sexuels à plusieurs reprises". Trois autres victimes auraient été identifiées à Grenoble, où le directeur en question était en poste précédemment.
Des "tentatives de baisers forcés"
Une victime, qui a requis l'anonymat, a témoigné auprès de l'AFP d'un flirt insistant pendant plusieurs années, avec des invitations répétées au restaurant ou à des événements divers, jusqu'à une soirée lors de laquelle elle dit avoir subi "des caresses dans le bas du dos et au niveau des fesses" et des "tentatives de baisers forcés". Cette femme en a alerté d'abord la direction des ressources humaines, sans qu'une procédure soit ouverte, puis en 2023 la cellule VSS (Violences sexistes et sexuelles) du Crous, qui avait alors reçu "au moins cinq ou six signalements" similaires. Mais cela a débouché, selon elle, sur un simple "recadrage" du directeur, "pour lui dire d'arrêter les invitations nocturnes".
Elle déplore une "absence de réaction à la hauteur des faits" jusqu'à l'ouverture de l'enquête de l'IGÉSR, à la suite de l'envoi d'une lettre en décembre. Cette "lenteur administrative ne va pas dans le sens de la reconnaissance des victimes", déplore-t-elle, tout en soulignant l'attitude "très professionnelle" des enquêteurs qui l'ont reçue deux fois : une première pour évoquer les faits et une deuxième pour "mettre au jour les défaillances dans la chaîne hiérarchique".