«Des business vont se mettre en place» : l'épineuse question des économies que générerait la loi sur la fin de vie
Les opposants à la proposition de loi sur l'aide à mourir, qui fera l'objet d'un vote solennel mardi à l'Assemblée, s'inquiètent des motivations qui pourraient pousser à adopter le texte. Et pointent notamment les arguments économiques d'une réforme qui soulagerait le système de santé.
Un prix sur la vie qui alerte les opposants au texte. Après deux semaines de débat sur la fin de vie, les députés procèderont mardi à un vote solennel à l'Assemblée sur cette proposition de loi relative au "droit à l'aide à mourir". Un texte qui suscite une question supplémentaire qui peut interroger sur le plan éthique : les économies pour le système de santé que pourrait générer cette réforme. Au Canada, par exemple, l'euthanasie a engendré 149 millions d'économies.
Déficitaire à près de 14 milliards d'euros en 2024, le système de santé pourrait en effet bénéficier d'une mise en place de l'aide à mourir. En avril dernier, la Mutuelle Générale de l'Éducation nationale, chargée de rembourser les frais de santé, assumait ainsi de fournir aux députés une quinzaine d'amendements clés en main pour élargir les conditions d'accès au suicide assisté.
"La fin de vie est couteuse"
Les opposants au texte pointent du doigt l'absence d'éthique, à l'image de Philippe Juvin, député LR et professeur de médecine. "La fin de vie est couteuse et il est vrai que, par définition, des business vont se mettre en place. J'ai par exemple souhaité que, dans les hôpitaux à but lucratif, on ne pourrait pas réaliser l'euthanasie. Ils ont refusé".
En France, les dépenses de santé liées à la dernière année de vie atteignent, en 2025, 31.000 euros par personne, soit un total de 20 milliards d'euros par an. Un coût qui pourrait pousser au suicide assisté les personnes les plus précaires, rétives à l'idée de représenter un poids financier pour leur entourage. Une étude canadienne de 2019 révèle ainsi que 58% des demandes d'euthanasie proviennent de personnes à faible revenu.