Retraites : François Bayrou réclame un dernier effort de quelques semaines aux partenaires sociaux
François Bayrou a tenté jeudi de reprendre la main sur le dossier des retraites, actant des "avancées" entre partenaires sociaux, jugeant possible dans les prochaines semaines un "compromis" sur le délicat sujet de la pénibilité et s'engageant à porter le dossier devant le Parlement.
Trois jours après la séparation sans accord du conclave sur les retraites mis en place après son arrivée à Matignon pour éviter la censure des socialistes, François Bayrou n'en a pas moins salué un travail "remarquablement utile", se disant "impressionné par les progrès" entre syndicats et patronat, "un signe d'espoir pour la démocratie sociale".
Les trois critères de pénibilité ergonomique ont fait échouer le conclave
Le Premier ministre se donne encore du temps pour obtenir un consensus sur la réforme des retraites. Deux à trois semaines de plus pour arracher un arrangement entre syndicats et patronats, notamment sur la pénibilité. Car c'est justement la prise en compte des trois critères de pénibilité ergonomique qui a fait échouer le conclave.
Les syndicats veulent généraliser les départs anticipés tandis que le patronat insiste sur la reconversion et la visite médicale pour les salariés avant tout départ. Si le désaccord persiste, le Premier ministre tranchera. "Le gouvernement prendrait ses responsabilités et proposerait des dispositions introduites dans le texte soumis au Parlement à l'automne dans le cadre du projet de loi de financement de la sécurité sociale", a déclaré François Bayrou.
Un compromis trouvé pour diminuer l'âge de départ à taux plein
Par ailleurs, tous les points d'accord du conclave seront intégrés au budget de la sécurité sociale. Il a également annoncé qu'un compromis avait été trouvé entre les partenaires sociaux pour diminuer l'âge de départ à taux plein de 67 ans à 66 ans et demi. Autre avancée "décisive" aux yeux du Premier ministre : l'absence de remise en cause par les négociateurs - la CGT et FO ont claqué la porte il y a plusieurs semaines - du recul à 64 ans de l'âge légal de départ à la retraite.
En revanche, le Premier ministre a botté en touche sur les solutions du conclave pour les finances du régime. La hausse de la CSG pour les retraités et la sous-indexation des pensions reste en suspens. Il y a six mois, c'est sur ce dernier point que le Rassemblement national avait fait chuter Michel Barnier.