À Strasbourg, une polémique agite l'opinion autour du jumelage de la ville avec le camp palestinien d'Aïda
L'annonce, du 22 mai dernier de la maire écologiste Jeanne Barseghian souhaitant jumeler la ville de Strasbourg avec le camp de réfugiés palestiniens d'Aïda, a provoqué la polémique. La photo de Jeanne Barseghian devant une carte où l'État d'Israël avait disparu a aussi choqué.
Une polémique enfle depuis quelques jours à Strasbourg. Le week-end dernier, la maire écologiste de la ville, Jeanne Barseghian, a reçu une délégation palestinienne du camp de réfugiés d’Aïda. Elle a fait part de sa volonté de construire un jumelage entre Strasbourg et ce camp (proposition qui sera approuvée ou non lors du prochain conseil municipal).
Et sur des photos diffusées sur les réseaux sociaux, on la voit poser avec les cadeaux offerts par cette délégation, à savoir un keffieh, cette écharpe devenue le symbole de la cause palestinienne et une carte de la région, parsemée de drapeaux palestiniens, sur laquelle Israël a tout simplement disparu.
"C'est malhabile"
C’est surtout cette photo de Jeanne Barseghian tenant une carte aux couleurs palestiniennes, sans aucune mention d’Israël qui fait polémique. Maurice Dahan, président du consistoire israélite du Bas-Rhin y voit au mieux une grosse maladresse.
"Le jumelage de Strasbourg avec le camp palestinien d’Aïda ne me met pas en colère. Mais les photos que j’ai vues, bien sûr qu’elles m’ont interpellé ! Je reçois des dizaines de messages par jour pour me demander ce qu’il se passe. C’est une polémique dont on aurait pu se passer. C’est malhabile et j’espère pouvoir m’en explique avec elle (la maire de Strasbourg NDLR)", explique-t-il au micro d'Europe 1.
"Une instrumentalisation d'un cynisme terrible"
"Ces cadeaux étaient protocolaires, cela ne signifie pas forcément que j’y adhère", explique Jeanne Barseghian. La maire de Strasbourg rappelle qu’elle a toujours défendu l’existence d’Israël. "Vous pouvez reprendre toutes mes déclarations publiques : je plaide pour la création d’un État palestinien aux côtés de l’état d’Israël", poursuit-elle.
Mais elle assume aussi son soutien au peuple palestinien. "En tant que maire d’une capitale européenne qui a cette histoire, c’est de ma responsabilité de réaffirmer cela", ajoute-t-elle. Et Jeanne Barseghian dénonce une "instrumentalisation d’un cynisme terrible" de la part de ses opposants politiques.