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Visite du président Lula en France : des députés maintiennent leurs désaccords sur le Mercosur

Europe 1 avec AFP . 2 min
Visite du président Lula en France : des députés maintiennent leurs désaccords sur le Mercosur
Visite du président Lula en France : des députés maintiennent leurs désaccords sur le Mercosur AFP / © RICCARDO DE LUCA / ANADOLU / Anadolu via AFP

De nombreux députés se sont réunis ce mercredi auprès de plusieurs filières agricoles à l'Assemblée pour réaffirmer leur opposition à l'accord sur le Mercosur qu'ils jugent "inacceptable en l'état". Les élus veulent s'assurer que le sujet soit discuté durant la visite du président brésilien Lula en France.

Des députés français ont réuni mercredi plusieurs filières agricoles à l'Assemblée pour réaffirmer leur opposition à l'accord Mercosur, "inacceptable en l'état" selon eux, et s'assurer que le sujet soit discuté durant la visite du président brésilien Lula en France.

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Cette visite, qui doit débuter jeudi, "doit être l'occasion pour la France de réaffirmer son attachement à des échanges internationaux fondés sur des standards équitables, durables", a déclaré Jean-François Guihard, président de l'interprofession du bétail et des viandes (Interbev).

Rien que pour la viande bovine, la volaille et le maïs, une ratification européenne de l'accord de libre-échange avec les pays sud-américains permettrait l'arrivée sur le marché de produits concurrents pour une valeur agricole exposée d'au moins 2,87 milliards d'euros.

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Echanges avec ses homologues européens

Il a appelé le président Emmanuel Macron à être "extrêmement ferme" face au président brésilien "pour dire que cet accord n'est pas possible". Selon lui, un "droit de veto" de la France est "encore possible", alors que le gouvernement français cherche plutôt à constituer une minorité de blocage au niveau européen. 

"Nous approchons petit à petit du but" pour obtenir l'opposition ou l'abstention d'au moins quatre Etats représentant plus de 35% de la population de l'Union européenne, "nécessaire pour faire tomber l'accord", a assuré le député EPR (Ensemble pour la République, centre) et ancien ministre de l'Agriculture Stéphane Travert, à l'initiative de cette réunion transpartisane. 

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"Mais (...) nous n'y sommes pas encore", a-t-il ajouté. La ministre française de l'Agriculture Annie Genevard multiplie les échanges avec ses homologues européens, et a obtenu des garanties fermes de la Pologne, l'Autriche et la Hongrie, indique le ministère.

"Aucune clause de sauvegarde sur les produits agricoles"

"Il y a encore un travail de conviction auprès de pays qui hésitent publiquement", précise la même source, citant notamment la Roumanie, où la ministre envisage de se rendre après la formation du nouveau gouvernement, l'Irlande et les Pays-Bas.

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"La Belgique a choisi l'abstention", a déclaré Mme Genevard mercredi à l'AFP après un entretien avec son homologue belge dont le pays "est très concerné sur l'élevage". "La Belgique a choisi l'abstention", a déclaré Mme Genevard mercredi à l'AFP après un entretien avec son homologue belge dont le pays "est très concerné sur l'élevage".

"Les choses sont évolutives mais, à date, la minorité de blocage n'est pas loin et la majorité n'est pas acquise", a-t-elle ajouté, dénonçant un accord "déséquilibré": "Le Brésil, par exemple, a obtenu une clause de sauvergarde spécifique pour protéger son secteur automobile. Tandis que nous n'avons aucune clause de sauvegarde sur les produits agricoles".

Concurrence déloyale

Dans le contexte de la guerre commerciale ravivée par Donald Trump, plusieurs pays "estiment qu'il faut accélérer sur la ratification pour contrebalancer les effets négatifs des droits de douane américains", a rappelé l'économiste Thierry Pouch devant les députés et les filières. 

Un argument que le président Lula compte faire valoir. Signé avec l'Argentine, le Brésil, l'Uruguay et le Paraguay, l'accord doit permettre à l'UE d'exporter notamment plus de voitures, de machines et de spiritueux. L'accord faciliterait l'entrée de viandes, sucre, riz, miel ou soja sud-américains.

Les responsables des interprofessions représentées mercredi (Interbev, Fédération nationale bovine, betterave et sucre, Intercéréales) contestent les standards de production qui diffèrent de l'Europe dans les pays du Mercosur, et au Brésil particulièrement. Selon eux, cela induit une concurrence déloyale, en raison de l'utilisation d'antibiotiques, d'OGM ou de produits phytosanitaires, de taille des élevages, de déforestation mais aussi de coût de main d'oeuvre.