EXCLUSIF - Économie : malgré les mesures de l'État, le travail au noir reste légion en France
Le travail au noir reste répandu en France. Selon une nouvelle enquête, près d'une prestation sur deux ne serait pas déclaré, malgré l'existence du crédit d'impôt. Une perte de revenue importante pour l'État, qui pourrait être réduit néanmoins via de meilleures explications autour de la fiscalité.
C'est une étude qui va alimenter la polémique autour du crédit d'impôt pour l'emploi à domicile. Nounous, professeur particulier, femme de ménage ou encore jardinier... Près d'une prestation sur deux ne serait pas déclarée, souligne l'enquête annuelle "Stop au travail noir", qu'Europe 1 révèle en exclusivité.
Des ménages pas assez informés
Ainsi, si les prestations à domicile sont un peu plus déclarées d'année en année, la progression reste lente. La faute à un manque de connaissances des ménages, selon Guillaume Richard, le PDG du groupe Oui Care, le numéro un français des services à domicile.
"Il reste un niveau de méconnaissance important et une insuffisance de communication (autour du crédit d'impôt, ndlr). Et là, c'est à nous aussi, les professionnels et puis au gouvernement, de communiquer de façon un peu plus importante sur justement ce crédit d'impôt qui permettrait définitivement de tuer le travail au noir en France", estime-t-il au micro d'Europe 1.
Un dispositif utile pour lutter contre le travail non déclaré
Au besoin de pédagogie, il faut ajouter les effets néfastes des débats récurrents autour du crédit d'impôt emploi à domicile. Depuis quelques semaines, le gouvernement a de nouveau émis l'idée de réduire son champ d'action, mais les conséquences seraient immédiates, prévient Mathieu Plannes, économiste, directeur adjoint à l'OFCE.
"Si le dispositif n'existait pas, on ne serait pas à une personne sur deux, mais peut-être à 80% des personnes (travaillant au noir, ndlr). Si on réduit les aides, le risque est toujours de basculer vers une partie de travail non déclaré", insiste-t-il.
Selon l'enquête "Stop au travail au noir", 84% des Français auraient tendance à recourir au travail non déclaré en cas de réduction ou de suppression du crédit d'impôt.