Droits de douane : le ministre du Commerce extérieur à la rencontre des producteurs d'armagnac
Laurent Saint-Martin, ministre chargé du Commerce extérieur, a rencontré les producteurs d'armagnac dans le Gers, inquiets des conséquences des taxes douanières liées à la guerre commerciale entre la France et les États-Unis. Bien que la situation soit momentanément stabilisée, l’incertitude plane sur l'avenir de cette filière.
Le ministre chargé du Commerce extérieur, Laurent Saint-Martin, s'est rendu dans le Gers pour rencontrer les producteurs d'armagnac, une filière durement frappée par les droits de douane américains. L'objectif de cette visite était de prendre la température auprès des professionnels du secteur et de discuter de l'impact des taxes douanières sur leurs activités.
"Notre importatrice me dit que si elle a 30% de taxes, elle va faire faillite"
Les taxes, qui étaient initialement annoncées à 200%, ont évolué au fil des jours. Actuellement, elles se situent à 10%, un taux qui reste néanmoins temporaire et incertain. En effet, cette mesure ne constitue qu'un sursis de quelques semaines, Donald Trump ayant annoncé suspendre, pour 90 jours, les taxes douanières dites "réciproques" et personne ne sait à quoi ressemblera l'avenir à moyen terme. Cette incertitude alarme les quelque 500 producteurs d'armagnac du Gers, qui, pour certains, comme Jérôme Delord et ses 17 salariés, dépendent fortement du marché américain. Ce dernier représente environ 12% de leurs ventes, une proportion non négligeable.
"Sur le marché américain, qui est un de nos principaux marchés d’export, si c'est 10%, c'est gérable, si c'est plus, ce n'est plus gérable. Si on a un produit qui va être vendu avant les taxes à 50 dollars, la bouteille va arriver à 80-90 dollars, ça double. De toute façon, notre importatrice me dit que si elle a 30% de taxes, elle va faire faillite", a déclaré Jérôme Delord au micro d'Europe 1.
Au-delà de l’Amérique, le ministre a également abordé la question de la Chine, un autre marché clé pour l’armagnac. Depuis 2023, le pays a mis en place des taxes douanières de 35% sur les alcools français, exacerbant ainsi les difficultés de la filière. Ces nouvelles hausses ne font qu'ajouter à la pression qui pèse sur les producteurs, qui se retrouvent pris en étau entre des tensions diplomatiques et des enjeux économiques majeurs.