Strasbourg bientôt jumelée avec un camp palestinien ? La vote doit avoir lieu ce lundi
Le projet de jumelage de la ville de Strasbourg avec le camp palestinien d'Aïda, qui sera soumis au vote du Conseil municipal lundi, sème la zizanie, l'opposition accusant la maire d'"importer le conflit". Le Conseil représentatif des institutions juives de France manifestera ce lundi dès 8h30 devant la mairie.
La ville de Strasbourg, va-t-elle se jumeler avec un camp de réfugiés palestiniens ? C’est l’une des questions à l’ordre du jour du Conseil municipal de ce lundi et c’est le souhait déjà annoncé de la maire de la ville. Elle avait reçu dans ce sens il y a un mois une délégation palestinienne du camp d’Aïda. Une visite qui avait suscité une vive polémique : la maire avait posé en photo avec des cadeaux protocolaires, dont une carte du Moyen-Orient parsemée de drapeaux palestiniens et sur laquelle Israël avait tout bonnement disparu. C’est pour cela que le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) manifestera ce lundi dès 8h30 devant la mairie.
"La paix au Proche-Orient, c’est bien, mais il faudrait peut-être commencer par la faire à Strasbourg"
Ce qui pose problème à Pierre Haas, président du Crif Alsace, ce n’est pas l’idée d’un jumelage de Strasbourg avec la Palestine. "Toute initiative qui vise à soutenir les populations civiles, qu’elles soient israéliennes ou palestiniennes, est la bienvenue", lance-t-il, mais il aurait préféré une vraie ville comme Bethléem, plutôt qu’un camp de réfugiés. Et surtout, ce qui ne passe toujours pas, ce sont les cadeaux qu’a reçus la maire de Strasbourg de la part de cette délégation. "C’était une carte de la région où Israël avait disparu, il n’y avait que des drapeaux palestiniens, c’est inacceptable pour nous. La paix au Proche-Orient, c’est bien, mais il faudrait peut-être commencer par la faire à Strasbourg", assume-t-il.
La maire de Strasbourg dénonce une "instrumentalisation d'u cynisme terrible"
"Ces cadeaux sont protocolaires, cela ne signifie pas que j’y adhère", se défendait le mois dernier la maire de Strasbourg Jeanne Barseghian. Elle rappelle qu’elle a toujours combattu l’antisémitisme et défendu une solution à deux États au Proche-Orient. Elle assume aujourd’hui son soutien au peuple palestinien : "En tant que maire d’une capitale européenne qui a cette histoire, c’est de ma responsabilité de réaffirmer cela."
À un an des municipales, Jeanne Barseghian voit dans cette polémique une "instrumentalisation d’un cynisme terrible" de ses opposants politiques.