Hamon, Valls, Montebourg, Peillon, De Rugy ou encore Bennhamias, tous ont quitté le PS.
Le regard d'Yves Thréard. Bonjour Yves. "Courage, fuyons !", c’est le nouveau mot d’ordre au PS.
En janvier dernier, sur la photo, ils étaient sept candidats à la primaire de la Belle Alliance populaire, organisée par le PS pour la présidentielle. Quatre socialistes, deux écologistes, une radicale de gauche. Six mois plus tard, il n’y a plus personne, ou presque. Les rats quittent le navire, abandonnant sans vergogne le PS, ce parti sans lequel ils n’auraient jamais sans doute percé en politique ni occupé une fonction ministérielle. Hamon, le vainqueur de la primaire, vient d’annoncer son départ du PS pour créer sa propre formation, Valls l’a précédé de quelques jours, Montebourg s’est lancé dans l’apiculture, et Peillon, le philosophe, encore député européen, a disparu des radars. Et dire qu’il y a quelques années, ces quatre-là étaient présentés comme la relève et l’avenir du parti ! Quant aux autres, eh bien, Rugy a rallié Macron et préside désormais l’Assemblée nationale ; Bennhamias est aux abonnés absents ; il n’y a que Sylvia Pinel, réélue députée, qui est restée fidèle à son petit parti des radicaux de gauche.
Hamon quitte le PS, mais dit rester socialiste.
Certes, mais Julien Dray a raison quand il dit que Benoît Hamon et les autres se comportent comme des enfants gâtés. Ils ont pu faire campagne avec l’argent du PS et le soutien du PS. Quitter le navire comme ça, c’est montrer bien peu de reconnaissance et de respect à l’endroit des militants. La débâcle de Hamon à la présidentielle - 6% des suffrages - n’est pas de la responsabilité du parti, mais de lui-même et de lui seul. Se remet-il en question aujourd’hui, cherche-t-il à savoir si ses idées ont la moindre chance de rencontrer un public, s’il a le niveau pour jouer les premiers rôles ? Même pas, Hamon affirme que c’est le PS qui est un repoussoir. Malheureusement pour lui, et on peut le parier, Hamon sans le PS ne sera plus rien avec son Mouvement du premier juillet.
Le socialisme ne se reconstruira donc pas hors du PS ?
Le problème n’est pas le parti, mais ses idées qui sont au point mort, qui ont peu évolué. Le problème, c’est aussi son incarnation. Aucune figure neuve, solide et charismatique n’est apparue ces dernières années pour porter sa voix. Le talent a déserté le PS. D’où le départ de millions de ses électeurs vers Mélenchon ou Macron.