Macron va prendre la parole au Congrès à Versailles, lundi prochain. Soit 24h avant le discours de politique générale de son premier ministre à l’Assemblée.
Le regard d'Yves Thréard. Bonjour Yves. Emmanuel Macron ou l’art risqué du contre-pied
Personne ne voulait y croire, mais si, il va le faire ! Macron va prendre la parole devant les députés et sénateurs réunis en Congrès à Versailles, lundi prochain. Soit 24 heures seulement avant le discours de politique générale de son premier ministre à l’Assemblée.
Mais ce que beaucoup vont interpréter comme une mauvaise façon faite à Edouard Philippe - et ils n’auront pas tort - est aussi un geste qui correspond bien à l’état d’esprit du nouveau président. Un chef de l’Etat qui bouscule tout, qui chamboule tout, qui n’en fait qu’à sa tête, qui se moque des convenances. C’était sa façon de faire avant, face à Hollande, et en campagne, en se moquant comme d’une guigne des usages, et du clivage gauche-droite. Donc il continue.
Plutôt que de s’exprimer le 14 juillet, comme ses prédécesseurs, ou au journal de 20 heures, il utilise le droit que lui confère la Constitution pour faire sa com sous les ors de Versailles. Ce château qui correspond si bien à son goût pour la République monarchique
Donc, c’est uniquement pour faire la com de son action présidentielle...
Non, puisque Macron devrait faire l’annonce de réformes institutionnelles importantes : réduction du nombre de parlementaires, introduction d’une dose de proportionnelles aux législatives, etc., etc. Ce qui était inscrit dans son programme. Le tout pourrait même être soumis à référendum. Et puis, à l’Elysée, on précise que ce discours sera concocté en parfaite entente avec Matignon pour éviter les répétitions avec celui d’Edouard Philippe.
Mais tout de même. Il y a lieu de s’interroger sur l’opportunité de cette date du 3 juillet et la précipitation du chef de l’Etat. Entre la réforme du Code du travail, les annonces sur l’école, la moralisation de la vie publique, j’en passe et des meilleurs, Macron devrait se méfier de ne pas trop charger la barque.
Fatigués par un an de marathon électoral, les Français sont-ils disposés à vivre un pareil tourbillon de réformes sensibles tous azimuts. Attention au syndrome Sarkozy qui, dès son entrée à l’Elysée, avait fini par donner une image brouillonne de son action. Macron revendique une méthode, elle va devenir de moins en moins évidente.
Après Sarkozy l’impétueux, c’est Macron l’impatient
Rien ne sert de courir, il faut partir à point